Hubert-Félix Thiéfaine Hubert-Félix Thiéfaine - Cabaret Sainte-Lilith

Y a toujours un cinglé au bout de son trimardQui se crame les yeux sur un ours en chaleurDu côté de ces nuits où s'enfuit le hasardAvec les doigts collés de foutre et de sueur.Y a toujours en taxi qui se perd dans la brumeAvec une reine morte en pâture aux fantômesEt de vieux corbeaux rances en marge du bitumeQui s'en viennent crever au détour de ta zone.Lilith ! Oh LilithY a toujours un pingouin qui souffle ses poumonsÀ travers un saxo branché sur du méloEt des gosses exilés qui maquillent leurs nomsSur les fiches-transit d'hôtels hallucinos.Y a toujours un pigeon qui s'envole en fuméeDans les couloirs visqueux d'un vieux rêve-agonieEt des cigares bandants sur les lèvres flippéesDe dieux défigurés maquillés par tes nuits.Oh ! LilithTu sais comment ça jouit,Lilith,Les mecs roussis :Les dingues de la déglingueQui s'flinguent derrière ton zincLilith ! Lilith !Tu sais comment comment ça jouit,Les mecs complètements stressQui t'réclament aux toilettesUne p'tite canette, une p'tite fumette,Une reniflette, une seringuette,Une bonne branletteEt puis : ciao... dodo.Y a toujours une petite frangine qui se noie dans ses nerfsAu fond d'une arrière-salle d'un vieux boxon cradoEt d'autres qui s'en vont respirer le grand airSur une plage à Hambourg, à Belfast ou Galsgow.Y a toujours un clébard de bar unijambisteQui largue ses sachetons dans le W.C. pour damesEt des gonzes un peu raides au bras de vieilles groupiesQui dégueulent en riant leur Canigou on ice.Oh ! LilithTu sais comment ça jouit,Lilith,Les mecs roussis :Tu marches nulle part à genoux sur mes ramesAvec des souvenirs à tringle du bourrin.Tu descends le quartier où les mômes jouent aux damesEt me font voir la came dans le creux de leurs mainsMais j'ai perdu l'adresse des autres solitudesÀ contempler la noille dans les yeux des passants.Souvent t'en as croisé au bord de l'hébétudeQui ne pouvaient dormir sans leur dose de sang.Lilith !Tu sais comment ça jouit,Lilith,Les mecs finis :Les dingues de la déglingueQui s'flinguent derrière ton zincLilith ! Lilith !Tu sais comment, comment ça jouitLes mecs complètement stressQui t'réclament aux toilettesUne p'tite canette, une p'tite fumette,Une reniflette, une seringuette,Une bonne branletteEt pis... ça joue ! ça jouit !